Les “phrases trompeuses du gouvernement“ au sujet de la réforme des retraites sont tellement nombreuses qu’on ne peut pas tout détailler. Voici déjà quelques mensonges dénoncés – Si tu en connais d’autres, n’hésite pas à nous écrire, on l'(les) ajoutera à la liste.
1 – “Pas d’autre solution pour financer les retraites“ : Faux
La CGT propose :
- de mettre vraiment le salaire des femmes au même niveau que celui des hommes. Cela rapporterait +4 milliards de cotisations sociales par an.
- d’augmenter les salaires, par exemple 5 % d’augmentation de salaire c’est +12.5 milliards de cotisations supplémentaires.
2 – “La pénibilité est prise en compte“ : Faux
Le gouvernement est mal placé pour parler de pénibilité : dès 2017, il supprimait 4 critères de pénibilité sur 10, rendant ridiculement faible le nombre de salariés pouvant bénéficier d’une retraite anticipée, grâce au Compte Professionnel de Prévention (C2P). En effet, au 1er janvier 2022, un peu plus de 1,5 million de salariés seulement avaient ouvert leur compte, alors que 15 millions de salariés français sont exposés à au moins un facteur de pénibilité. En 2017, seuls 800 salariés du privé sont partis en retraite au titre de la pénibilité au travail.
3 – “Pas d’allongement pour les carrières longues“ : Faux
Les salariés en carrières longues sont touchés par l’augmentation de la durée de cotisation, plus rapide qu’avant. Comme témoigne un salarié couvreur : “j’aurais dû arrêter ici à 60 ans. La réforme précédente m’a amené à faire plus, un an et un trimestre. Je suis en train de comprendre que les 61,3 [ans] vont devenir 62 ans”.
4 – “La France : la retraite la plus précoce d’Europe“ : Ça dépend
Ca dépend de ce qu’on compare. Si on compare l’âge théorique ou l’âge réel de départ en retraite. Comparons l’âge réel moyen de sortie du travail. En France, c’est 62.3 ans pour les hommes et 62,2 pour les femmes, respectivement les âges moyens dans l’UE sont 63.3 ans et 62,4 ans (Source Conseil d’Orientation des Retraites (COR)). Donc la réforme nous fera passer sans doute au-dessus de la moyenne européenne.
5 – “Seul l’allongement de la durée du travail peut équilibrer financièrement le système de retraite français” : Faux
En 2021 et 2022, les caisses de retraite étaient excédentaires respectivement de 900 millions d’euros et 3,2 milliards d’€. Selon le COR, le régime des retraites pourrait redevenir déficitaire jusqu’en 2032 soulignant qu’il n’y a pas de dépenses incontrôlées. Les dépenses seraient globalement stables jusqu’en 2027 (entre 13,8 % à 13,9 % du PIB), puis augmenterait jusqu’en 2032 (14,2 à 14,7 % du PIB) pour se stabiliser ou diminuer à partir de 2032. Sur le long terme (d’ici 2070), la part des dépenses de retraites dans le PIB seraient comprises entre 14,7% (ce qui est le cas aujourd’hui) et 12,1% toujours selon le COR. En résumé, en l’absence de réforme, le système de retraite n’est pas financièrement en danger. C’est la baisse programmée des recettes qui fragilise le système.
6 – “Cette réforme est plus juste pour les petites retraites” : Faux
Le gouvernement affiche la promesse d’une retraite minimum à 1200 euros brut, mais omet de préciser que c’est pour une carrière complète. C’est en dessous du minimum retraite voté en 2003 qui prévoyait déjà un minimum à 85% du SMIC mais n’a jamais été appliqué. Non seulement cela ne concernera que les futurs retraités mais ce montant se situe à peine au-dessus du seuil de pauvreté !
Pour la CGT aucune retraite ne devrait être inférieure au SMIC pour une carrière complète !
La CGT met à ta disposition 10 fiches explicatives pour encore mieux comprendre la réforme des retraites :